Mais, de fait, constatant que le château était « for et imparable et provedit de vivres de qui a la feste de Sen-Johan prosuianguient » le sénéchal entre en négociation avec le sire d’Albret « per le moyen de notables gens »
Charles d’Albret dont les hommes sont épuisés par une longue résistance et les sorties infructueuses, doit se résigner à accepter les pourparlers. Il confie alors à Jean V, comte de Lomagne, le soin de négocier un traité de capitulation honorable.
Ces pourparlers s’ouvrent à Saint-Sever entre les gens des Lannes et les émissaires français, dont Estevenot de Talauresse dit Vignolles (qui serait un neveu de la Hire). Une convention est scellée par Charles d’Albret le 3 janvier à Coudures, puis par Thomas Rampston le lendemain, et enfin le 20 janvier par le lieutenant général du roi d’Angleterre en Guyenne.
Une trève de trois mois est conclue et une sorte de gouvernement provisoire est institué. La ville est remise en la main de Charles, le fils cadet du sire d’Albret et seigneur de Sainte Bazeille. En raison de son jeune age, il est placé sous la tutelle, autorité et garantie du seigneur Louis de Cauna (Louis de Marsan) et d’Augerot de Saint Per ( Pée) fils d’un bourgeois de Bayonne, du parti anglais, ainsi que Louis d’Aspremont, Pierre de Castelnau, Pierre-Arnaud de Béarn, Arnaud-Guillaume de Caupenne et Esteven de Talauresse, bailli de Tartas.
Il est alors convenu que la ville serait rendue au parti de ceux des deux rois de France ou d’Angleterre qui y seront présents et les plus puissants au terme de la trève devant prendre fin au premier jour du mois de mai suivant.
Si ceux là sont les anglais, Tartas et toutes les autres villes (les places de Fozre, Labrest, Caseneufve et Aglaz ), terres et seigneuries d’Albret (la vicomté de Tartas, Oribac, Gamarde, Ponthieux, Roux, Jehansac, Gironde, Chasteauneuf de Serves,Durance ) seraient attribuées au cadet Charles, lequel devrait faire serment de fidélité au Roi d’Angleterre. Si celui-ci refusait de prêter serment il ne serait quitte qu’en rendant le tout aux anglais, sauf si le roi de France venait à son secours au jour dit. Il est probable que les négociateurs anglais doutent de voir un monarque jugé indolent conduire une armée depuis la Normandie jusqu’au sud de la Gascogne.
Durant la suspension des hostilités, les habitants de Tartas peuvent entretenir toutes les relations, communiquer et marchander avec le Bordelais et la Guyenne, sans sauf conduits et congés
Ces conditions sont signifiées aux deux rois. Le sire d’Albret demande naturellement aide et secours à Charles VII
Les Armagnac, Foix, Comminges et Albret regardent cette affaire comme étant personnelle et d’honneur. Il est donc important pour le roi Charles VII de ne pas abandonner le seigneur Charles II d'Albret. Celui-ci, propre fils du Connétable Charles 1er d’Albret tué à la bataille d’Azincourt en 1415, a combattu auprès de Jeanne d’Arc à Orléans, Beaugency et Patay. Parain du roi, il a même porté son épée lors du sacre. .
Ce seigneur est aussi un puissant allié dans la province dès que les Anglais paraissent vouloir se mettre en campagne sur les terres de Guyenne restées françaises, se mettant aussitôt à cheval avec ses vassaux pour les combattre.
Aussi, Si le roi ne venait pas à son secours , il est probable que le seigneur d'Albret serait contraint de s'accommoder avec les ennemis; et cet exemple pourrait déterminer les comtes d'Armagnac et de Comminges à en faire autant, de peur de voir ruiner leurs terres.
jeudi 25 juin 2009
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